Sunday, June 5, 2011

Changer et respect

Je pars de l'hypothèse que nous sommes rarement nous-mêmes face aux autres: nous agissons, réagissons en fonctions de ce que les autres disent, ou bien de ce que nous imaginons qu'ils pensent, ou que nous imagninons qu'ils diront. En nous projetant ainsi sur les autres, en étant selon ce qu'ils sont, nous ne sommes pas nous même. Nous sommes définis par les autres, au delà: nous nous définissons (démarche personelle, rarement consciente au départ) à travers les autres. Ainsi, par changer, j'entend dans ce qui suit devenir soi-même.

Et y'a t'il une marque de respect - et d'amour - plus grande pour un partenaire que d'avoir la volonté de changer pour le bien de la relation de couple et pour le bénéfice du-dis partenaire? Et de réellement changer... Changer n'est pas me changer en quelqu'un d'autre, quelqu'un que je ne suis pas et que je ne peux pas être. Ce n'est pas changer mon caractère, ma personalité. Ce nést pas me forcer à être gentil. Comme Jacques Salomé le dit: "changer ne signifie pas devenir quelqu'un d'autre, c'est devenir soi-même, et l'accépter.

Changer pour devenir soi-même est avant tout une démarche personelle, même si dans certains cas le changement est déclenché par un évenement ou une tierce personne. Mais changer - pour devenir soi-même-, quand cela est fait dans le cadre d'une relation amoureuse, est, selon moi, le signe d'un grand respect pour à la fois la relation elle-même et pour l'autre.
Simplement parce que changer, pour se rencontrer, est plus difficile que de se séparer, et bien plus difficile que de rendre l'autre coupable des problèmes qui arrivent.

Changer pour devenir soi-même signifie accepter ses propres fautes. Et par là, cela mène a cesser d'exercer de la pression sur le partneraire, même de simples mots, affirmations, ou questions peuvent exercer une pression, un stress sur le partenaire.

La terreur pour quelqu'un qui change est de faire face aux refus des autres: le/la partenaire, la famille, les amis, ont tous enfermé celui qui change dans ce qu'ils connaissent de lui depuis toujours. Ceci est une entrave sérieuse au changement. Aussi, certains iront même jusqu'à dire: tu changes parce c'est toi qui a un problème, c'est toi qui est responsable de notre malheur (ou de mon malheur). Ceci rend le changement (pour devenir soi-même) d'autant plus difficile. Mais par là-même ceci rend le changement une marque d'autant plus forte de respect, parce que le changement, même si c'est une aventure personnelle dans ce cas, est pratiquement toujours entrepris pour le bien de quelqu'un d'autre. Il peut améliorer une relation de couple, un voisinage, un environnement de travail: ce patron est tellement strict avec ses employés que ceux-ci quittent le département, il décide de changer, un changement initié par comprendre pourquoi cette attitude strict, et non pas un changement l'amenant à se forcer a ne pas être strict.

Une aide énorme pour la personne qui change, au contraire du refus, de l'inacceptation du changement, c'est de l'accompagner celui, alimentant ainsi ce changement, l'encourageant, et en croyant en lui. Alors le changement est réalisé pour l'hamonie du couple ou de la relation (amicale, professionelle, familliale...). Dans le cas d'une relation de couple, il mène à une relation qui peut durer et s'épanouir: parce que chacun a été respecté: moi dans mon changement, et toi à travers mon changement.

Ainsi si une personne de votre entourage entreprend cette démarche de changement, encouragez-la, et si c'est pour vous, soyez-en honoré.

Tuesday, May 31, 2011

Pourquoi est-il difficile d'être heureux?

Pourquoi est-il difficile d'être heureux?

Parce que je crois que la recherche du bonheur est un véritable paradoxe. C'est à la fois la chose la plus recherchée mais en même temps vraissemblablement la chose la plus maltraitée, parce que je crois nous avons des autosaboteurs. Un autosaboteur c'est un comportement completement irrationel, plus ou moins conscient, qu'on va produire, qu'on va emettre. Ca peut-être une parole, un mot, un geste, une attitude, qui va aller totalement à l'encontre de ce que justement on souhaite. Le type même de l'autosaboteur: je suis très attiré par une femme, je suis amoureux, je recherche sa présence, et j'ai peur surtout qu'elle me quitte ou qu'elle s'éloigne de moi. Alors je vais me rapprocher trop, je vais l'envahir, je vais l'étouffer, je vais tenter de la posséder, ce qui va faire qu'elle va justement me quitter. Et donc, j'ai déclenché ce que justement je ne souhaitais pas.

Si on prend du recul on va se rendre compte qu'il y a une aspiration profonde, une apétance a être heureux, mais en même temps il y a des déviances, des dévoiements, des pièges dans lesquels nous tombons. Alors ensuite bien sûr on va tomber dans la victimisation, dans la plainte, dans l'accusation: c'est les autres qui ne comprennent pas, qui ne m'aiment pas, qui ne savent pas qui je suis réellement, et c'est cette victimisation qui domine dans notre société actuelle et qui est renforcée par la multitude d'assistana, de solution d'assistance toutes faites, qui ne nous aident pas a nous responsabiliser.

On me demande souvent ce que c'est au fond que le bonheur, et bien c'est déja la capacité a renoncer a être malheureux. C'est le premier ancrage. Accepter de renoncer a être malheureux. Tout le monde s'en défend bien sûr, disant que c'est a cause de l'entourage. Mais nous avons une créativité incroyable pour être malheureux.

Quelles sont les racines du bonheur? D'abord, apprendre a s'aimer. Apprendre a s'aimer, non pas d'un amour narcissique et egocentrique, mais d'un amour de bienveillance, d'un amour de respect, d'un amour de tolérance envers soi-même. Et ca ce n'est pas facile non plus. Donc première ancrage, apprendre a s'aimer. Apprendre a se respecter, c'est apprendre a dire non, et surtout apprendre a ne plus se laisser définir par l'autre. Quand l'autre nous pose une étiquette, ou nous dit tu es comme ceci... Les quatres grandes accusations qu'il y a dans toute relation : tu as dis, tu n'as pas dis, tu as fais, tu n'as pas fais. Toutes les accusations du monde sont sur ces quatres points. Donc, apprendre a se respecter. Apprendre a se résponsabiliser. Cela veut dire que je ne suis pas responsible de tout ce qui m'arrive, mais je suis responsable de ce que j'en fais. On devrais l'apprendre depuis l'école maternelle. Cela permettrait a nos enfants un meilleur positionnement dans la vie, un meilleur ancrage. Parce qu'il faut des fondations, il faut des ancrages dans nos existences.

Et puis, 4eme point, être fidèle a soi-même. Nous sommes toujours dans un conflit de fidélités. Fidélité à l'autre, à mon entreprise, à ma bien-aimée, mais aussi fidélité à moi-même. Ces deux fidélités doivent apprendre à cohabiter ensemble. Quand ces deux fidélités sont en harmonie l'une avec l'autre, la relation est vivante, la relation peut durer. Mais si à un moment donné, en prenant l'exemple d'une relation conjuguale, je sens que je ne suis plus fidèle a moi-même et que je veux rester fidèle à l'autre, et bien je ne me respect pas, je ne suis pas responsable, je ne suis pas responsable de moi-même, je suis dans la soumission, ou bien le compromis. Mais le compromis est toujours très proche de la compromission.

Qu'est ce que c'est être fidèle à soi-même? C'est découvrire le besoin relationel.

Ceci est la retranscription d'une interview avec Jacques Salomé.

http://www.youtube.com/watch?v=Jx53fs9yDgs